C’est un homme ordinaire qui mène une vie ordinaire dans un immeuble qui a cessé d’être ordinaire depuis que la soldatesque l’a occupé, le transformant en poste de sécurité, et transformant du coup sa vie en une succession de scènes de comédie noire. Pour pouvoir affronter le chambardement systématique introduit dans sa vie par l’existence de ceux,là, le héros puise dans sa réserve de contes de grands,mères, entrelaçant leurs éléments avec ceux de la dure réalité, dans l’espoir de tempérer celle,ci une fois opéré le chevauchement de ces deux mondes. Une vie fragmentée, hantée par les uniformes, les missiles, les psychoses sécuritaires et les guerres, ainsi que par l’héritage populaire, lui,même fractionné en clans et en sectes. Comme à son habitude, Arafa nous emmène grâce à son style palpitant dans des univers magiques débridés. Avec une aptitude stupéfiante par sa simplicité, l’auteur injecte l’étrange dans l’image et l’événement, mêle la tragédie à la farce, et imprègne la réalité répressive, violente et sanglante, d’une teinte d’ironie vive qui déjoue son absurdité.