Il aura fallu 10 ans à cet artiste pour donner une suite à son lumineux premier album Beaurivage. A l'image des galets qu'il laisse sur son chemin dans Little stones, il est un semeur de chansons et les 9 titres envoûtants sont là pour en attester. Chaque composition mène sur un chemin en pente douce, quelque part entre pop et musique de film. Qu'il joue du piano, du santoor, de la guitare ou d'autres instruments bizarres (Theremin, vieux synthés...) il prolonge avec justesse le long-métrage en versicolore entamé avec Beaurivage. A l'image de sa voix simple et posée (Western soul), David possède l'élégance de la retenue. Côté références, il distille çà et là des indices : Ennio Morricone hante Le manoir, l'ombre de François de Roubaix traverse Bari-Roubaix et A starry night évoque un souvenir d'enfance. En écoutant The good, the evil, ou encore L'azur qui clôt le disque on se prend à rêver que le monde idéal imaginé par Thomas More est là, tout proche, sur les rives du lac d'Annecy où David sculpte patiemment son cours d'eau dans la roche, apportant sa respiration dans un monde fou.